UN PARFUM DE FARIGOULETTE - ALYSA MORGON - EDITIONS SOUNY POCHE.
A la mort de leur père, le santonnier Alix Aglietti, un choix de vie se propose à Paul et Marinette. Cette dernière, contre toute attente, décide de prendre en charge l'atelier familial, offrant ainsi à son frère la possibilité d'accomplir son rêve : s'inscrire aux Beaux-Arts à Paris et devenir peintre. Mais ne s'improvise pas santonnière qui veut ! Les premiers essais de modelage sont décevants. Il lui faudra untiliser les moules de son père. Hélas, il en manque un, et pas n'importe lequel : le personnage clé de la crèche ! Jeune femme de caractère, Marinette ne se décourage pas. Elle se lance en secret dans une gigantesque création très originale et finit par accepter l'aide de son ami d'enfance, Denis Cadenel, pour parachever ce qui sera son grand oeuvre.
Pour Denis et le brave curé, le résultat est une vraie merveille ! C'est un premier pas très prometteur sur le long chemin qui, via la Foire aux santons de Marseille, mène à la renommée. Mais Marinette saura-t'elle éviter embûches et chausse-trapes, et reconnaître dans son compagnon de route l'homme auquel son coeur aspire ?
Avec ce roman pétillant de vie, Alysa Morgon entraîne le lecteur dans le monde fascinant et attachant des santons de Provence. Elle le plonge dans la fabuleuse histoire de cette crèche familiale qui, depuis des générations, fait la joie des petits et des grands.
Un ouvrage qui nous berce,
un roman qui nous fait beaucoup de bien...
Avant-propos d'Alysa Morgon :
Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs d'enfance, Noël a toujours été une fête magique, avec ses lumières, ses cadeaux bien sûr, mais surtout ses coutumes. D'ailleurs, pour moi, il reste encore accompagné de mystère...
S'il est, sans nul doute, le plus beau, ce mystère de la Nativité est, pour tous les Provençaux, le plus important, parce que, après tout, c'est un peu le leur. Leur secret dans la terre.
En effet, depuis des générations ils se le sont approprié en l'immortalisant dans la glaise. Ils lui ont donné, autour de la Sainte Famille, tout un village, toute une colline, recomposés. Un village que l'on nomme ici, en Provence, Bétélen [Bethléem en provençal], perché sur un mamelon, entouré de noirs cyprès et de gros oliviers, dans un paysage de garrigue aux fortes senteurs poivrées de farigoulette, thym, romarin mélangés.
Ils ont rajouté quelques personnages, tous ses habitants, naïfs, bon enfant, sortant tout droit des vieux Noëls de Nicolas Saboly, comme des diverses pastorales qui ont suivi.
Ainsi, depuis, chaque héros de la crèche représente-t'il une condition, une profession, avec son costume d'époque pas un brin défraîchi et l'offrande qu'il porte au Petit Jésus pour fêter son avènement.
Voilà pourquoi j'ai l'impression, même le profond sentiment, que chaque santon est un peu le père de mon père, l'ancêtre paysan de tout bon Provençal ! Il fait parti de mes racines.
Aussi ne me viendrait-il pas à l'idée un instant de fêter Noël sans "faire la crèche". "La faire" étant encore plus important que de la contempler par la suite. Cela me semble toujours être un geste de paix !
Lorsque j'étais enfant, j'aurais voulu prolonger ces moments parce que les santons ne vivent chez nous, dans nos maisons, que quelques jours par an, au moment de Noël jusqu'à l'Epiphanie.
Mais comment faire fléchir maman ?
"C'est largement suffisant !" me disait-elle lorsque j'hésitais à reprendre les cartons pour ranger sagement mes petits compagnons, jusqu'à l'année suivante.
Pourtant, ils existent bien avant, chez quelques familles en Provence, celles des santonniers. Ils sont présents chez eux durant toute une année ! Une année laborieuse, certes, celle de la naissance des figurines, de leur croissance dans les mains de ces artisans singuliers aux doigts de magicien.
De quoi combler tous les enfants ! Et moi en particulier !
Voilà pourquoi je me suis attelée à l'écriture de cette histoire, à la rédaction de ce livre. Pour pouvoir, durant plusieurs mois, ne plus les quitter !
Dans ces pages, ils s'appelleront Marinette et Denis, mais auront la même flamme, la même passion pour leur métier, que les plus célèbres santonniers d'hier et d'aujourd'hui, puisqu'ils ont, eux aussi, dans le coeur, l'amour unique des santons.
D'autre part, je l'avoue humblement, je ne suis pas santonnière. Pourtant je vous propose de partager, en toute simplicité, mon bel atelier, mes moules, ma terre glaise. Mais attention ! Le tout sorti, cette fois, de ma seule imagination !
Une autre folle argile que l'imaginaire... si facile à modeler. Aussi je me plais à le faire souvent et sans compter !
Ainsi allez-vous découvrir un vieux mas qui ressemble à s'y méprendre aux nombreux autres semés dans la campagne provençale, en grains de blé, que vous avez certainement déjà rencontrés dans vos balades estivales.
Alors, si vous le voulez bien, marchons ensemble d'un bon pas, parce qu'il fait froid. Sautons d'un pas rythmé, prêts à danser sur la musique de mes mots, puis sur celle qui va descendre des collines bientôt, jouée par tous les anges rassemblés qui en feront écho, à leur tour, dans mes lignes...
Et nous arriverons par là à l'étable aux quatre vents où se tiendra couché sur la litière misérable le Divin Enfant !
Alysa MORGON.
Ce roman est disponible à la librairie Passerelles de Vienne.
Retrouvez Alysa Morgon sur son blog en cliquant ICI ou sur la bannière ci-dessus. Un Parfum de farigoulette est le premier roman que je lis de cette auteure mais il ne sera pas le dernier, à suivre...
Je vous souhaite
un agréable après-midi.