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Binchy and her hobbies
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14 mars 2024

LA GRANDE LIBRAIRIE - AUGUSTIN TRAPENARD - FRANCE 5 - MERCREDI 13 MARS 2024 :

LA GRANDE LIBRAIRIE - AUGUSTIN TRAPENARD - FRANCE 5 - MERCREDI 13 MARS 2024 :

Comment ça va pas ? - Delphine Horvilleur - Grasset - Cliquez ICI :

Fracassée comme tant d’autres après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l’auteur voit son monde s’effondrer. Elle dont la mission consiste à porter la souffrance des autres sur ses épaules et à la soulager par ses mots, se trouve soudain en état de sidération, impuissante et aphasique.
Dans la fièvre, elle écrit alors ce petit traité de survie, comme une tranche d’auto-analyse qui la fait revenir sur ses fondements existentiels.
Le texte est composé de dix conversations réelles ou imaginaires  : conversation avec ma douleur, conversation avec mes grands-parents, conversation avec la paranoïa juive, conversation avec Claude François, conversation avec les antiracistes, conversation avec Rose, conversation avec mes enfants, conversation avec ceux qui me font du bien, conversation avec Israël, conversation avec le Messie.
Ce livre entre en résonnance avec Vivre avec nos morts (puisqu’il s’agit ici, a contrario,   de l’angoisse de mourir avec les vivants), avec Réflexions sur la question antisémite (puisque c’est le pendant personnel, intime et douloureux à l’essai plus intellectuel et réflexif) et à Il n’y a pas de Ajar (puisque la musique, le ton, la manière des dialogues oraux font écho à ceux du monologue théâtral).
Comme toujours avec l’auteur, le va et vient entre l’intime et l’universel, entre l’exégèse des textes sacrés et l’analyse de la société actuelle, entre la gravité du propos et l’humour comme politesse du désespoir, parvient à transformer le déchirement en réparation, l’inconfort en force, l’inquiétude en réassurance et le doute en savoir.

Femme rabbin appartenant à l’organisation juive libérale Judaïsme en mouvement, directrice de rédaction de la revue Tenou’a, Delphine Horvilleur est auteur chez Grasset de En tenue d’Eve : féminin, pudeur et judaïsme (2013), Comment les rabbins font des enfants : sexe, transmission et identité dans le judaïsme (2015), Réflexions sur la question antisémite (2019), Vivre avec nos morts (2021), Il n’y a pas de Ajar : monologue contre l’identité (2022)

LA GRANDE LIBRAIRIE - AUGUSTIN TRAPENARD - FRANCE 5 - MERCREDI 13 MARS 2024 :

Kaddour - Rachida Brakni - Editions Stock - Cliquez ICI :

«Au moment de la mort de mon père, m’est revenu comme un boomerang le texte  La Place d’Annie Ernaux. Ce livre que j’ai découvert à l’âge de vingt-cinq ans m’avait bouleversée et avait trouvé une résonnance très forte en moi. Nos histoires, notre passé, nos trajectoires n’étaient pas les mêmes et pourtant un socle commun nous constituait. Celui fait d’une volonté farouche de s’extraire de sa condition sans jamais se couper de ses racines ni se renier.

De l’annonce de la mort de mon père, Kaddour, le 15 août 2020, à sa mise en terre six jours plus tard, mon deuil me paraît confisqué tant la maison ne désemplit pas d’un flot ininterrompu de visites.  Ce sont aussi six jours de crainte tant la complexité de la situation liée au covid rend incertaine la possibilité que son corps puisse être rapatrié en Algérie comme il le souhaitait. Six jours durant lesquels je m’échappe pour convoquer nos souvenirs. Ce que je sais de son enfance misérable en Algérie, de son arrivée en France qu’il sillonnera au volant de son camion, jusqu’à la chute, corps meurtri. Mais aussi ce qu’il m’a transmis, le rapport à la terre, au langage, et aux livres.

J’ai dressé son portrait pour donner de la chair et sortir de l’anonymat ces hommes déracinés réduits à leur condition d’ouvriers, tiraillés entre deux pays. Et avant tout, j’ai voulu rendre hommage à l’homme sans qui je ne serais pas la femme que je suis».
 
LA GRANDE LIBRAIRIE - AUGUSTIN TRAPENARD - FRANCE 5 - MERCREDI 13 MARS 2024 :

Le Palais Mawal - Dominique Eddé - Albin Michel - Cliquez ICI :

«Leur désir endormi par l’amour attendait qu’un autre amour le réveille. Ils respiraient doucement le bonheur de pouvoir le retrouver ou y renoncer.
-Je suis bien disait Léonora.
- Moi aussi je suis bien.
Ils s’écoutaient par tous les pores. Ils faisaient le même silence, le même bruit, savouraient chaque seconde de ces longues minutes où il ne se passait rien.
- Le Liban… dit-elle à voix très basse.
- Quoi le Liban ? demanda-t-il en posant les lèvres sur le bout de son nez.
- Rien, rien…je ne sais plus, je ne sais plus Salim, jamais je n’aurais cru. Je t’ai fait mal, tellement. Oui, oui, je t’ai fait mal, ne dis pas non, je sais, je sais mon amour, ne dis rien s’il te plaît, je vais me taire, je te promets, est-ce que je peux t’aimer toute seule sans que tu n’aies rien à faire ?».

Dominique Eddé, écrivaine franco-libanaise, vit à Beyrouth. Elle est l’auteure de plusieurs romans parmi lesquels : Pourquoi il fait si sombre ? (le Seuil), Cerf-Volant (L’Arpenteur) et Kamal Jann (Albin Michel), ainsi que d’essais, dont Le crime de Jean Genet (le Seuil) et Edward Said, le roman de sa pensée (La fabrique).

LA GRANDE LIBRAIRIE - AUGUSTIN TRAPENARD - FRANCE 5 - MERCREDI 13 MARS 2024 :

Les monuments de Paris - Violaine Huisman - Gallimard - Cliquez ICI :

«Mon père était un homme d’une autre génération, aurait on dit pour excuser sa misogynie ou son pédantisme, un homme dont les succès justifiaient l’arrogance, dont l’affabilité surprenait autant que la fureur, dont la tendresse excessive, baroque, totalement débridée, trahissait l’excentricité ou expliquait en partie l’attachement qu’il inspirait en dépit de ses abominables défauts. J’étais sa petite dernière, sa numéro huit, avait-il coutume de dire pour me présenter dans le grand monde. Dans l’intimité, il m’appelait son petit ange».

Après avoir mis en scène le personnage de sa mère dans Fugitive parce que reine, Violaine Huisman se penche sur celui de son père, à la fois philosophe et businessman, figure hors norme, emblématique des Trente Glorieuses. Mais du portrait d’un iconoclaste follement attachant surgit un autre livre : une enquête familiale autour de Georges Huisman, le grand-père de l’autrice. Haut fonctionnaire juif, le directeur des Beaux-Arts du ministre Jean Zay joua un rôle central dans la création du Festival de Cannes en 1939, avant de connaître la traque durant la Seconde Guerre mondiale.
Avec émotion, l’écriture de Violaine Huisman transforme dans Les monuments de Paris la matière de la mémoire et du temps. L’intimité du souvenir s’y conjugue à l’autorité de l’histoire pour ressusciter les destins oubliés.

LA GRANDE LIBRAIRIE - AUGUSTIN TRAPENARD - FRANCE 5 - MERCREDI 13 MARS 2024 :

La Grande Librairie animée par Augustin Trapenard tous les mercredis soirs sur France 5 est une émission passionnante tout le temps mais alors hier soir, ce mercredi 13 mars, que d'émotions ! Des ouvrages qui s'annoncent poignants pour ne pas dire bouleversants, j'ai envie de tous les lire.

Je vous souhaite une douce soirée ainsi que d'excellentes lectures à vous tous.

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Commentaires
A
Des livres sans aucun doute très émouvants ! Merci pour cette sélection lecture ! Bises
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M
Bonjour Binchy,<br /> <br /> Des lectures fortes, suscitant beaucoup d'émotions. <br /> Merci pour tout ce travail de compte-rendu. <br /> <br /> Bises de bon we<br /> ;)
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I
Merci pour cette prtésentation<br /> ça me semble être des romans très touchant
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R
Cc Bernadette <br /> Merci beaucoup pour ce partage. <br /> Bon vendredi <br /> Bisous Yvette
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L
Une émission très riche qui a commencé avec une conversation un peu ferme entre Delphine Horvilleur et Dominique Hedde avec laquelle je n'étais pas toujours d'accord. Ensuite, moment d'émotion avec les récits de Rachida Brakni et sourires avec ceux de Violaine Huisman. On passait par un ascenceur émotionnel intense !
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