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30 octobre 2009

Marie des brebis. Christian SIGNOL. (Extraits).

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Marie ne connaissait pas la date exacte de sa naissance. Johannes, le vieux pâtre de Maslafon, l'avait trouvée endormie parmi les brebis un matin d'automne 1901. Il la baptisa "Marie des brebis" et l'aima comme sa fille...
Près d'un siècle plus tard, cette même Marie, en sa grande vieillesse, confie sa vie à Christian Signol. Il l'écoute avec passion et nous offre un livre qui fleure bon le laurier sauvage des Causses, le miel et l'orange de Noël. L'existence de Marie, toute simple et modeste, rythmée par les saisons et les bouleversements de l'histoire, est une formidable leçon de courage et d'humanité, comme si parfois la vérité n'était jamais aussi juste que dans la bouche des plus humbles.


Extrait :
1.
On m'a trouvée endormie au milieu des brebis, là-haut, un jour de grand soleil, au pied d'un genévrier. C'était à l'automne de l'année 1901. Je me suis demandé souvent qui m'avait couchée là, sur un lit de mousse blanche, entre les baies sauvages, et je n'ai jamais su le jour exact de ma naissance. Il y avait une feuille de papier glissée entre la couverture de laine et ma peau, où quelqu'un avait écrit : "Elle s'appelle Marie." C'est pourquoi on m'a longtemps appelée "Marie des brebis".
Celui qui m'a trouvée, lui, s'appelait Johannès. C'était le pastre de Maslafon, un hameau perdu dans les bois de chênes, là-bas, sur les collines, à trois lieues de Rocamadour. La grèze (1) où il gardait son troupeau se trouvait à moins d'une lieue du hameau. Aussi n'y revenait-il que tous les deux ou trois jours, pour les provisions. Il m'a gardée et m'a nourrie au lait de brebis. Je n'ai jamais su pourquoi. C'est vrai qu'il était un peu original, Johannès : il parlait à la lune, la nuit. Peut-être aussi avait-il besoin de compagnie, ou alors son chien ne lui suffisait pas. En tout cas, il m'a emmenée dans la bergerie au milieu des brebis, chez nous, sur le causse du Quercy, on dit "brebis" et non pas "moutons" : moi, je trouve que c'est plus joli, même aujourd'hui encore, à quatre-vingts ans passés, tandis que ma vie s'achève et que je bois un peu de soleil sur mon banc, en attendant de m'endormir du sommeil dont on ne se réveille que dans les bras du Bon Dieu.

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Commentaires
C
christian SIGNOM rien que son nom m'évoque les odeurs de la campagne !
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