A méditer...
Trop bien... ce que m'écrit mon cousin Yves :
Des mailles en guise de caractères, des aiguilles effilées comme des stylos, une régularité, une apparente monotonie, une illisibilité dans le détail et pourtant du mouvement et un sens qui se dégagent dès lors que l'on prend du recul, le tricot semble bien être fils de l'écriture. Du livre plutôt ; ne parle-t-on pas d'ouvrage pour un travail d'aiguille comme de plume ? D'ouvrage d'avant Gutenberg bien sûr, ouvrage du copiste et non de la rotative qui est au livre ce que la machine à tricoter est au tricot, sa (per-)version industrielle.
Je suis sûr qu'il y a place dans ton blog pour une petite anthologie du tricot dans la littérature. En commençant par Victor Hugo que je vais enseigner à mes étudiants de quatrième année dès la rentrée : "elle avait ses pieds nus dans des sabots et elle tricotait à la lueur du feu des bas de laine destinés aux petites Thénardier. " lit-on dans Les Misérables.
Pour filer la métaphore jusqu'à la couture, ta troisième marotte, nous approchons là sans doute de la peinture, du collage, voire de la sculpture. Rien d'étonnant encore. Après tout, seule une lettre sépare couture et culture !
Laissons le dernier mot à Colette qui pourrait former le chapeau de ton journal. "Bel-Gazou coud. Elle coud et superpose, à son oeuvre qu'elle néglige, des images, des associations de noms et de personnes, tous les résultats d'une patiente observation."
Avec Claudine, il ne me reste plus qu'à te souhaiter des observations douces, tendres et fleuries,
Merci Yves !
(Yves est le fils de mon tonton Louis)
Son blog :
http://ytjournal.blogspot.com/