LA GRANDE LIBRAIRIE - AUGUSTIN TRAPENARD - FRANCE 5 - 24 JANVIER 2024 :
Les vulnérables - Belinda Cannone - Stock - Cliquez ICI :
«Ici je vous entends : ne le raconte pas, ne le dis pas, laisse-nous en paix avec ces histoires dégueulasses, tais-toi ! Et j’entends aussi celui qui parmi vous salive, veut les détails, tous les détails, et des images si c’était possible. Celui-là je ne le comprends pas. Il n’est pas forcément pire que moi, ne lèverait peut-être pas la main sur un oiseau. Alors ? Je ne sais pas. Je m’oblige à vous initier aux charmes de l’enfance et je vous aguerris. Ce faisant je m’aguerris. Tu respires ou bien tu es déçu, Lecteur, mon frère loup ?».
Qu’ils soient en fuite, marginalisés ou seulement de passage, les personnages des neuf nouvelles qui composent ce recueil sont confrontés aux fractures du réel.
En révélant nos vulnérabilités contemporaines, avec une écriture charnelle et poétique, Belinda Cannone rend un hommage lumineux à ceux qui peinent à trouver leur place.
Belinda Cannone est romancière et essayiste. Elle est notamment l’auteur, chez Stock, de La Tentation de Pénélope. Une nouvelle voie pour le féminisme (2010), S’émerveiller (2017) et du Nouveau Nom de l’amour (2020).
Identité nomade - J.M.G. Le Clézio - Robert Laffont - Cliquez ICI :
RENTREE LITTERAIRE JANVIER 2024
Mon père était médecin en Afrique. Nous étions séparés par la guerre. Il était né sur l'île Maurice qui appartenait à l’empire britannique. Il avait été expédié au Nigeria. Du côté de ma mère aussi, ils étaient mauriciens, ils étaient venus s’installer à Paris. Dans cette famille, on est alternativement prospères puis ruinés, on vient de pays différents mais on garde quelque chose en commun, j’y vois une espèce de goût pour l’aventure et une attirance pour ce qu’on peut apprendre en voyageant.
Je descends donc de toutes ces origines et je crois que j’ai hérité de ces traits familiaux. Mon identité est là : c’est une identité nomade».
J. M. G. Le Clézio
Grand Seigneur - Nina Bouraoui - JC Lattès - Cliquez ICI :
Je ne sais pas ce que déclenche la mort d’un père, je ne sais pas si je vais me briser me tordre ou grandir, m’élever. Je sais que je vais devenir une autre personne, j’espère être meilleure, progresser, j’espère ne jamais perdre ma douceur et mon étonnement sur le monde, j’espère que je saurai remplacer ce qui va désormais me manquer. (…) Il y aura une force nouvelle et inconnue parce que je ne veux pas tomber».
Face à la douleur, Nina Bouraoui se tourne vers l’écriture, et mêle la vie de son père à la sienne. Tous les souvenirs reviennent de Paris à Alger, un art de jouer et d’aimer, une façon de vivre et d’observer. Nina Bouraoui raconte ce grand seigneur à l’existence hautement romanesque, et imagine les secrets qu’il emporte. C’est le bouleversant récit d’une perte et d’un rendez-vous par la mémoire et l’amour.
Née en 1967, Nina Bouraoui est romancière. Elle est notamment l’auteur de La voyeuse interdite (prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (prix Renaudot 2005), et plus récemment Tous les hommes désirent naturellement savoir (Lattès, 2018) et Otages, (Lattès, 2020, prix Anaïs Nin).
La vie de ma mère ! - Magyd Cherfi - Actes Sud - Cliquez ICI :
Après avoir enchanté les lecteurs en réglant leur compte à ses souvenirs et à ses illusions perdues, l’ex-parolier de Zebda s’attaque au "vrai" roman pour raconter une émancipation tardive : celle d’une femme algérienne sacrifiée à sa mission de mère dans une France presque aussi rance que raciste. Et comment, pour la rencontrer enfin, son fils – et toute la fratrie – devront apprendre, d’abord, à s’en séparer.
Entre tendresse et cruauté, drôle et parfois – par surprise – bouleversant, "La Vie de ma mère !" est une déclaration d’amour éperdu déguisée en portrait de femme crépitant.
Sous l’influence combinée et revendiquée des Clash, de Madame Bovary et de Jean-Paul Sartre, Magyd Cherfi a été le parolier du groupe toulousain Zebda avant de se lancer dans la chanson en solo (Cité des étoiles, 2004 ; Pas en vivant avec son chien, 2007). Il a publié un premier recueil de récits, Livret de famille, en 2004 et La Trempe en 2007 rassemblés en un Babel (n°1082) en 2011. En 2016, Ma part de Gaulois, sa chronique de l'année 1981, où il décroche le bac, le premier de sa cité, est salué par un succès phénoménal en librairie ainsi que par le prix du Parisien Magazine de 2016, le prix littéraire Beur FM Méditerranée 2017 et le prix des Députés 2017. La Part du Sarrasin raconte la suite de cette histoire. La vie de ma mère !, paru en 2024, est son premier roman.
Le livre du large et du long - Laura Vazquez - Editions du Sous-Sol - Cliquez ICI :
Une épopée versifiée, imaginée comme une exploration du monde par les actions, les gestes, les aventures.
La narratrice vit des scènes et des idées, dans son esprit et en dehors, à toute allure. Elle est tour à tour et à la fois : folle, amoureuse, malade, sage, inquiète, calmée.
Un livre comme une encyclopédie incarnée, libre et subjective, une lecture et une auscultation du monde, allant des plus petites choses : la peau, les insectes, les atomes ; aux plus larges : les populations humaines, la guerre, les ciels. Des choses les plus intérieures : les sensations, les questionnements propres ; aux plus matérielles : la médecine, l’anatomie, l’architecture.
Une foi dans le langage rendu à sa force et à sa netteté, à ses trouvailles “brisant les verrous des choses”, un vif désespoir éclatant, un humour et une vivacité, un livre aussi réjouissant que troublant.
Après La Semaine perpétuelle (Éditions du sous-sol, mention spéciale du jury prix Wepler 2021) et son anthologie Vous êtes de moins en moins réels (Points, 2022), Laura Vazquez creuse une différence, un courage.
Inutile de vous préciser à nouveau que j'aime regarder La Grande Librairie animée par Augustin Trapenard tous les mercredis soirs sur France 5, tout comme j'aime assister aux rencontres littéraires avec les auteur(e)s, aux cafés et dîners littéraires organisés par les Librairies et les médiathèques.
Je vous souhaite une douce soirée ainsi que des lectures passionnantes à vous toutes et à vous tous.





