L'Archipel du chien - Philippe Claudel
«Le dimanche qui suivit, différents signes annoncèrent que quelque chose allait se produire.
Ce fut déjà et cela dès l’aube une chaleur oppressante, sans brise aucune. L’air semblait s’être solidifié autour de l’île, dans une transparence compacte et gélatineuse qui déformait ça et là l’horizon quand il ne l’effaçait pas : l’île flottait au milieu de nulle part. Le Brau luisait de reflets de meringue. Les laves noires à nu en haut des vignes et des vergers frémissaient comme si soudain elles redevenaient liquides. Les maisons très vite se trouvèrent gorgées d’une haleine éreintante qui épuisa les corps comme les esprits.
On ne pouvait y jouir d’aucune fraîcheur.
Puis il y eut une odeur, presque imperceptible au début, à propos de laquelle on aurait pu se dire qu’on l’avait rêvée, ou qu’elle émanait des êtres, de leur peau, de leur bouche, de leurs vêtements ou de leurs intérieurs. Mais d’heure en heure l’odeur s’affirma. Elle s’installa d’une façon discrète, pour tout dire clandestine».
Écrivain traduit dans le monde entier, Philippe Claudel est aussi cinéaste et dramaturge. Il a notamment publié aux éditions Stock Les Âmes grises, La Petite Fille de Monsieur Linh, Le Rapport de Brodeck et L’Arbre du pays Toraja. Membre de l’académie Goncourt, il réside en Lorraine où il est né en 1962.
Le soleil des rebelles - Luca Di Fulvio
«-Un jour, ma mère et le vieux Raphael parlaient des rebelles. Ils ont dit que c’était des hommes qui trouvaient le soleil la nuit. Mikael fronça les sourcils.
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
– J’en sais rien, répondit Eloisa en haussant les épaules».
Après LE GANG DES RÊVES et LES ENFANTS DE VENISE,
le nouveau LUCA DI FULVIO.
Traduit de l’italien par Françoise Brun.
Là où vivent les loups - Laurent Guillaume
Le train arrive dans la petite gare de Thyanne, terminus de la ligne. Priam Monet descend pesamment d’un wagon. Presque deux mètres pour un bon quintal et demi, mal sapé et sentant le tabac froid, Monet est un flic misanthrope sur la pente descendante. Son purgatoire à lui c’est d’être flic à l’IGPN, la police des polices. Sa mission : inspecter ce petit poste de la police aux frontières, situé entre les Alpes françaises et italiennes. Un bled improbable dans une vallée industrieuse où les règles du Far West ont remplacé celles du droit. Monet n’a qu’une idée en tête, accomplir sa mission au plus vite, quitte à la bâcler pour fuir cet endroit paumé.
Quand on découvre dans un bois le cadavre d’un migrant tombé d’une falaise, tout le monde pense à un accident. Pas Monet. Les vieux réflexes ont la peau dure, et le flic déchu redevient ce qu’il n’a cessé d’être : un enquêteur perspicace et pugnace. La victime était-elle un simple migrant? Qui avait intérêt à la faire disparaître? Quels lourds secrets cache la petite ville de Thyanne? Monet va rester bien plus longtemps que prévu.
Ancien flic et désormais consultant international en lutte contre le crime organisé, Laurent Guillaume écrit des romans et des scénarios lorsqu’il ne voyage pas. Son expérience à la BAC, aux stups et en Afrique de l’Ouest comme coopérant imprègne ses histoires, sombres et tourmentées.
Mako (2009), son premier roman, a obtenu le prix VSD du polar 2009 – coup de cœur de Frédéric Beigbeder. Il est également lauréat du prix des Lecteurs 2015 du festival Sang d’encre.
Laurent Guillaume a coscénarisé avec Olivier Marchal et Christophe Gavat le téléfilm de France 2 Borderline. Il a créé et scénarisé avec Olivier Marchal la série Section Zéro pour Canal +.
La nouvelle vie de Kate Reddy - Allison Pearson
C’est un régal pour les lecteurs ayant grandi avec Bridget Jones de retrouver le personnage de
Kate Reddy, quinze ans après l’énorme succès de Je ne sais pas comment elle fait.
Juste au moment où elle commence à se débrouiller dans son nouveau boulot, son ancien amant, Jack, réapparaît… Les choses se compliquent, et c’est peu dire.
Allison Pearson écrit sur le challenge d’être parent à l’ère des réseaux sociaux, sur l’évolution du couple après des années de mariage, sur la difficulté pour une femme de reprendre le travail après une longue pause, sur la lutte permanente pour « rester dans le coup » malgré tout, et sur toutes les questions que se posent les femmes en vieillissant. Bien plus qu’un numéro d’équilibriste, il s’agit de réussir à se retrouver et à savoir de quoi on a besoin pour se sentir vivant(e) quand on s’est habitué(e) à être soi-même sa dernière priorité.
Avec ce roman hilarant au rythme trépidant et à l’humour féroce, Allison Pearson nous démontre qu’il y a un peu de Kate Reddy en chacun(e) d’entre nous.
Allison Pearson est une journaliste britannique de presse, radio et télévision. Son premier roman : Je ne sais pas comment elle fait, s'est vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans le monde puis a été adapté à l'écran avec Sarah Jessica Parker dans le rôle principal.
Les garçons de l'été - Rebecca Lighieri
"Avec eux, je tremble, je frémis, je suis dans l’adoration, et ce n’est pas un service à rendre aux enfants que de les adorer".
Zachée et Thadée, deux frères, étudiants brillants et surfeurs surdoués, déploient les charmes de leur jeunesse sous l’été sauvage de La Réunion. Mais l’été et la jeunesse ont une fin, et il arrive qu’elle survienne plus vite et plus tragiquement que prévu.
Celle qui a tous les dons - Mike Carey
Tous les dons ne sont pas une bénédiction.
Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu'on l'emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu'elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire.
Melanie est une petite fille très particulière...
Le roman de M. R. Carey a été adapté au cinéma en 2016 sous le titre The Last Girl, réalisé par Colm McCarthy.
Adrénaline et émotion alternent subtilement dans ce thriller d’une redoutable efficacité. La meilleure lecture de l’année. L’Écho.
Un bijou. Joss Whedon.
Traduit de l’anglais par Nathalie Mège.
M.R. Carey est né en 1959 à Liverpool, en Angleterre. Écrivain britannique reconnu pour son écriture aussi bien en fiction qu’en comics, il a écrit plusieurs aventures de super-héros pour DC et Marvel. Il a étudié l’anglais au St Peter’s College à Oxford puis est devenu professeur avant de devenir écrivain à plein temps.
La dernière photo - Franck Courtès
«La photographie était ma raison d’être. J’étais photographe. J’ai été extrêmement photographe, passionnément photographe, hanté par la photographie.
Mon amour immodéré s’est mué en une haine qui n’a d’égale que celle d’un amant trahi».
Franck Courtès fut photographe pendant vingt-six ans. Vingt-six années de passion, de voyages autour du monde et de rencontres, qui ont permis à celui qui fut un élève timide et rétif à l’autorité de tutoyer les plus grands. Arletty, Jean-Pierre Léaud, Jacques Demy, Iggy Pop, Michel Polnareff, Joey Starr, Karim Benzema, Jacques Derrida, Pierre Bérégovoy, Patrick Modiano : telles sont quelques-unes des personnalités que l’on croise au gré de ce récit foisonnant d’anecdotes, où Franck Courtès relate ces années au cours desquelles il s’est fait un nom.
En 2011, pourtant, il a remisé ses appareils, ses pellicules et ses archives, et renoncé définitivement à être photographe. Le dégoût du star-system, les exigences de plus en plus délirantes des célébrités comme des patrons de presse, les fins mercantiles des portraits de presse et l’avènement du tout-numérique ont eu raison de sa foi. Dans ce métier, il a bien failli se perdre lui-même ; en choisissant la voie de l’écriture, il s’est retrouvé.
La dernière photo est le récit de cette passion, de ce désamour et de cette renaissance.
Franck Courtès fut photographe pendant vingt ans. Il est l’auteur chez Lattès d’un recueil de nouvelles très remarqué, Autorisation de pratiquer la course à pied (Prix de la Société des Gens de Lettres 2013), et de deux romans, Toute ressemblance avec le père (2014) et Sur une majeure partie de la France (2016).
A suivre...