La FILLE du PUISATIER.
Un très bon film !
Merci à Daniel AUTEUIL pour cette nouvelle adaptation très réussie !
Dans les années 1940, en Provence, les amours fugaces d’un pilote de chasse et d’une fille d’ouvrier puisatier conduisent leurs familles respectives à se déchirer. Jusqu’à ce qu’éclate la guerre… L’univers gorgé de soleil de Pagnol se prête invariablement bien à un traitement cinématographique. Il y a de la noblesse dans ce drame familial, exacerbé par la disparité sociale entre les deux familles. Daniel Auteuil restitue le conflit sans manichéisme, dans une lumière blanche de coeur d’été.
L’acteur, qui débute ici derrière une caméra, campe un personnage d’homme comme on n’en voit plus dans les films, osant extérioriser ses joies, comme ses peines, sans donner jamais l’impression de jouer ; expressif, sans avoir à souligner d’effets : ce que son personnage vit (et dit) sonne vrai ; ses désarrois de père pourraient être les vôtres.
Il est clair qu’on avait oublié l’humour et la beauté simple contenus dans de la prose de l’auteur de Marius. L’épure stylistique sonne comme si ces lignes sous mistral avaient été écrites hier. Dites "avé l’assan'", elles sonnent naturelles chez Auteuil et même chez Kad Merad, qui fait mieux ici que tenir tête à son metteur en scène.
Curieusement, c’est Darroussin qui semble ramer un peu lorsqu’il s’agit de faire "couleur locale". Ce pays, il le connaît pourtant bien, lui, l’ami de Guédiguian. Astrid Berges enfin, premier rôle féminin, est un peu plus que photogénique. En dépit de traces de timidité dans son jeu, elle confère l’autorité voulue à La Fille du puisatier, cette gamine que la vie conduit à grandir plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. Comme jeune réalisateur, Auteuil signe un premier film prometteur. Chaleureux aussi. Comme lui sait l’être.
J'AI ADORE !